Qui était le plus heureux ce jour-là ? Ces brebis galeuses, insouciantes et malicieuses, ou ces jeunes gens en soif d’en savoir un peu plus sur ce qui va devenir le cœur de leur vie, la vigne. A l’heure où l’on parle d’une éventuelle pénurie de vin, où les pays du nouveau monde gagnent chaque mois en compétitivité, il est bon, parfois, de se replonger au cœur de notre authenticité à la française. Ce savoir-faire qui fut par le passé la clé de notre domination mondiale et qui aujourd’hui encore, suscite bien des convoitises. Il est vrai qu’il est important, pour ne pas dire nécessaire pour nos vignerons de se conformer aux méthodes de productions modernes afin de pouvoir, encore, rivaliser avec ceux qui demain, auront la place qui était la nôtre il y a peu. Qu’en pensent nos petits vignerons, ces hommes au grand cœur, pris de passions pour le vin de père en fils, qui font des prouesses de leur quinze ou vingt hectares et qui gèrent la prunelle de leurs yeux dans une volonté infinie de savoir-faire et d’authenticité.
Aujourd’hui je pense avoir compris certaines choses.
Vous me direz, le but ultime lorsqu’on décide de se former c’est d’en apprendre. Ce que j’ai appris aujourd’hui ne fait pas partie des choses qui sont écrites dans les livres. Oui l’argent est le nerf de la guerre, oui on se lève tous pour travailler et gagner notre vie. Certes.
Un vigneron lui, vit au rythme des saisons, se couche parfois quand le soleil se lève, et tout ça, dans le but de donner naissance à un vin qui plaise et qui lui plaise, un vin qui le représente, un vin qui est le résultat des litres de sueurs qui ont coulé de son front. Le résultat, cette délivrance, ce n’est rien que du bonheur, du bonheur à l’état pur, brut.
Pour répondre, donc, à la question introduisant ces quelques mots, il faut chercher un peu plus loin. S’il est indéniable que le bonheur est dans le pré pour ces velus moutons, et s’il est certain que la journée fut enrichissante pour nous, il me parait inévitable d’affirmer que le bonheur se trouvait dans le cœur même de nos hôtes. Ce bonheur procuré par la joie de transmettre, de montrer ce travail et d’en faire déguster les fruits. Alors, jamais nous ne devons oublier cela, nous devons garder à l’esprit que les produits que l’on vendra viennent du cœur, du cœur d’une famille, du cœur d’un homme ou de celui d’une femme…
Florian Masson
Etudiant en MBA Wine and International Markets
ISV – Institut Supérieur du Vin, Montpellier, Promotion 2013-2014